Dans une précédente édition, nous avons soulevé le cas du bilan à établir après les JO de Paris. Nous avons soutenu que les trois médailles ramenées ont, quand même, permis de rappeler à bien des nations plus nanties en moyens financiers et plus riches en infrastructures sportives, que la Tunisie s’est habituée à se mesurer aux ogres de ce monde sportif pour partager leur gargantuesque repas. C’est ainsi depuis que nous avons goûté à l’enivrante joie de voir le drapeau national hissé en ces occasions sublimes. Le rôle de trouble-fête nous va comme un gant. Cela malgré l’état déplorable de notre infrastructure, le peu de moyens financiers dont nous disposons et surtout la notion que nous avons de l’élite et de sa prise en charge pour l’amener à bon port le jour J. Dans l’état actuel des choses et tant que cela ne changera pas, nous risquons de traîner encore longtemps les conséquences de la scission qui caractérise les relations entre le Département des Sports et le Cnot. Que chacun tire la couverture vers soi est un grave motif d’affaiblissement et nous espérons que les choses changeront dans les meilleurs délais. Le ridicule, c’est bien ces communiqués que l’un ou l’autre publie à l’occasion d’une performance réussie par un de nos athlètes. Le ton est bien celui qui ressemblerait à ce qu’auraient publié deux pays différents. En réunion avec son équipe gouvernementale. Le chef du gouvernement a souligné « l’impératif d’un travail collégial et harmonieux ». Cela est valable dans tous les domaines
Passons, tout en espérant que la nouvelle loi, devant régir les activités des associations et du sport, quitte enfin les casiers et rejoigne l’ARP pour être discutée et promulguée. Pour mettre un terme à ces planètes folles et les remplacer par de véritables organismes sportifs actifs et efficaces et chasser ces roitelets qui ne sont plus de ces temps. En attendant, la gestion des affaires de l’élite demeure ce qu’elle a toujours été depuis des décennies.
Le premier responsable attend la décision finale pour apposer sa signature. Comment et de quelle manière cette décision a été prise, personne ne s’en soucie, alors que les enjeux sont énormes et que les aiguilles d’une montre n’attendent pas.
Pour un pays comme le nôtre, l’élément d’élite qui perce est appelé à «être placé». Nous n’avons pas le choix. Nos compétitions sont d’un niveau bas, pour ne pas dire médiocre, sont d’un rythme discontinu qu’il est impossible de compter sur elles pour atteindre et soutenir les impératifs des grandes compétitions.
Cela revient à dire que les problèmes de l’élite sont une suite de décisions logiques prises au niveau fédéral qui aboutissent entre les mains du responsable qui se doit de placer nos jeunes entre des mains sûres ou ramener des techniciens de grande valeur pour tirer nos meilleurs éléments vers le haut. Quelques-uns de nos meilleurs techniciens ont quitté le pays, dégoûtés par l’ambiance et les conditions de travail. Les responsables sont incapables de voir et de vivre ces problèmes du haut du balcon de leurs bureaux. Les relations, le carnet d’adresses sont de première importance. La perte de trois médailles à Paris, après le faux bond de Ayoub Hafnaoui, est due en premier lieu à ceux qui ont laissé faire. Une direction des sports qui n’a pas prêté l’oreille, qui n’a pas fouiné dans les replis d’un dossier aussi important que celui d’un champion olympique, trimballé dans tous les sens et qui a fini par se perdre dans la nature, est partie prenante de cet échec. Des responsables de l’élite qui, pour une raison difficile à comprendre, se sont contentés de ce qu’on leur a transmis comme justificatifs, sont coupables de leur insuffisance à instruire un dossier aussi pointu, alors qu’il s’agit d’une valeur sûre à propos de laquelle on ne saurait tergiverser. Cette absence de coordination a pénalisé le sport tunisien. Et c’est la raison pour laquelle nous avons demandé que l’on enquête et qu’il faudrait connaître le fin fond de ce dossier où il y a eu négligence quelque part. Pour résumer, on ne peut pas préparer une élite en se contentant de ce que les fédérations présentent, de ce que le Cnot mijote, de ce que la direction concernée a conclu. Les trois médailles ont été perdues à cause de cet état d’esprit du chacun pour soi et Dieu pour tous. Signalons à cette occasion que le bureau provisoire dépêché à la FTN a réussi à placer Ayoub Hafnaoui, confirmé Ahmed Jaouadi et mis en mains sûres le très jeune Rami Rahmouni. Il y a donc des hommes qui savent frapper aux bonnes portes. L’espoir est permis.